Pousser la recherche en agriculture au Canada
février 7, 2020Au cours du siècle dernier, le monde a perdu 75 pour cent de sa diversité génétique végétale. Les Nations Unies estiment aujourd’hui que nous perdrons le tiers de ce qui reste d’ici 2050.
Des agriculteurs canadiens tentent toutefois de renverser cette tendance. L’organisme Sème l’avenir aide ces agriculteurs à faire preuve de leadership pour produire de nouvelles variétés de semences durables.
Dans leurs propres champs, les agriculteurs et agricultrices produisent des variétés de semences de blé, d’avoine, de patates et de maïs adaptées à leurs besoins et au climat de leurs régions, qui ne nécessitent ni fertilisants ni pesticides.
« Ce qui est formidable, c’est que nous mettons au point des variétés différentes pour chaque microclimat, des variétés qui fonctionnent dans des régions particulières, explique Ian Grossart, dont la ferme se trouve à Brandon, Manitoba. Ces variétés pourraient ne pas fonctionner à Regina, mais ici elles ont un bon rendement. »
Offert en partenariat avec la University of Manitoba, le programme de sélection végétale participative de grandes cultures est unique en son genre au Canada.
« Comme les agriculteurs sont les tout premiers sélectionneurs de plantes, [le programme] avait d’abord comme objectif de les faire participer activement à la sélection de plantes pour accroître la biodiversité des céréales, » a expliqué Michelle Carkner, agrégée de recherche à la University of Manitoba et coordonnatrice du programme, dans le cadre d’une entrevue pour Grainews. Cette diversité est particulièrement importante pour s’adapter aux changements climatiques et en atténuer les effets.
Selon Mme Carkner, le programme permet de mener des travaux de recherche essentiels sur la sélection des plantes au Canada et ainsi produire des semences pour une agriculture biologique à faible niveau d’intrants et d’émissions de gaz à effet de serre.
« Dans les programmes conventionnels de sélection des plantes, les lignées et les populations sont mises à l’essai dans des conditions conventionnelles, c’est-à-dire sans mauvaise herbe et avec beaucoup de fertilisants, et à plusieurs endroits dans les mêmes conditions. Or, ce n’est pas la réalité des agriculteurs biologiques. »
Pour M. Grossart, qui pratique l’agriculture biologique, le programme vise la production de semences qui donnent de bons aliments sur sa ferme – tout le monde y gagne!
Apprenez-en davantage sur le programme de l’initiative de la famille Bauta sur la sécurité des semences au Canada à semencessecures.ca