Déclaration de Sème l’avenir concernant le charnier découvert dans la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc
juin 1, 2021Se taire en ce moment, c’est se rendre complice de la négation de la réalité du colonialisme de peuplement.
La semaine dernière, les restes de 215 enfants ont été découverts sur le site de l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops, dans la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc. Sème l’avenir transmet son amour et son attention aux survivants des pensionnats, à leurs familles et à leurs descendants, à leurs proches et à leurs communautés en cette période de profond chagrin.
Se taire en ce moment, c’est se rendre complice de la négation de la réalité du colonialisme de peuplement. Le travail de changement est la responsabilité de ceux qui bénéficient de ces systèmes. Sème l’avenir a la responsabilité d’identifier comment le colonialisme est incarné au sein de notre organisation et dans notre travail avec les partenaires et les communautés, et d’apporter des changements systémiques au sein de notre organisation pour démanteler les politiques et les pratiques qui causent du tort. Nous sommes engagés dans ce travail.
En plus de ses propres engagements, Sème l’avenir demande à tous les palliers de gouvernement de donner suite au rapport de la Commission Vérité et Réconciliation et aux 94 appels à l’action. Cela inclut les appels à l’action 43 et 44, pour que le gouvernement adopte et mette en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) comme cadre de réconciliation, et prenne des mesures concrètes pour atteindre les objectifs qu’elle décrit.
Nous exhortons les colons des territoires du soi-disant Canada* à travailler à ces appels à l’action sur nos lieux de travail, dans nos organisations, dans nos écoles et dans notre vie quotidienne.
Ce n’est pas de l’histoire ancienne. Le dernier pensionnat a fermé en 1996, le gouvernement fédéral continue de dépenser des millions pour lutter contre les survivants des pensionnats devant les tribunaux, et les enfants autochtones sont largement surreprésentés dans les foyers d’accueil. En 2018, à peine 0,5 % des dons de charité sont allés à des groupes autochtones. Cela signifie que les groupes indigènes reçoivent environ 1 dollar pour chaque 178 dollars donnés à des groupes non indigènes.
L’obstacle à la réconciliation et à la décolonisation n’est pas que les défis sont trop difficiles ou trop complexes. En d’autres termes, nos institutions, nos gouvernements et ceux et celles qui les ont élus n’ont pas accordé une priorité suffisante à ces questions. Nous devons faire mieux.
Il ne peut y avoir de réconciliation sans vérité.
Il ne peut y avoir de réconciliation sans restitution.
Il ne peut y avoir de réconciliation sans action de la part des colons pour démanteler les systèmes qui oppriment et nuisent.
Signé par la directrice générale Jane Rabinowicz au nom de Sème l’avenir
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez a besoin de soutien pendant cette période, n’hésitez pas à contacter :
Une ligne téléphonique bilingue d’aide aux anciens des pensionnats autochtones et aux personnes touchées par les pensionnats offre un soutien psychologique et fournit des références pour l’obtention d’aides. Elle est disponible 24 heures sur 24, au 1 866 925-4419.
La Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être (nouvelle fenêtre) apporte une aide immédiate à tous les membres des peuples autochtones, avec des conseillers sensibilisés aux réalités culturelles au téléphone (1 855 242-3310) ou par clavardage. De l’aide est également disponible sur demande en cri, en ojibwé ou en inuktitu.
* Pourquoi utilise-t-on le terme « soi-disant Canada » ?
La langue a aussi besoin d’être décolonisée.
Depuis des temps immémoriaux, des peuples autochtones, avec leurs propres noms de lieux et leurs propres langues, vivent sur ces terres. Le nom Canada est le nom colonial de ces terres, et ce nom n’a existé que pendant une petite fraction de l’histoire du ou des lieux auxquels il fait référence. Les peuples autochtones de ces territoires sont toujours là, vivant sous la colonisation. Bien qu’il soit nécessaire, dans de nombreux cas, d’utiliser le nom Canada pour désigner la frontière politique du pays, le qualificatif « soi-disant » indique que ce n’est pas le nom que les peuples autochtones utilisent pour ces terres.
Pour d’autres perspectives sur le mot « Canada », écoutez le premier épisode de Laissez-nous raconter : L’histoire crochie de Marie-Andrée Gill, un podcast sur la décolonisation de nos esprits, un mot à la fois.
Pour plus d’informations sur les territoires indigènes de l’île de la Tortue et au-delà, visitez le site suivant Native-land.ca.